Correspondances : Les temps retrouvés...

Publié le par Anne

Voici dans cet article quelques lignes d'écritures. Les lettres reflètent le récit de petites vies ou celles de personnes célèbres et ouvrant ainsi la fenêtre à notre Histoire et aux sens des mots. Chacun de ces textes laisse la trace d'un souvenir ou d'un témoignagne formant ainsi l'archive de notre passé.

parole du jour J :

"Chers papa et maman,

Je profite de la lune qui m'éclaire suffisamment pour que je puisse vous écrire. j'en profite pour vous demander pardon  pour toute la peine que j'ai pu vous causer, surtout lors de mon enrôlement. Si je reviens vivant de cette aventure, et si je retourne à la maison, à la fin de la guerre, je ferai tout ce que je pourrai pour sécher tes larmes, maman, je ferai  tout en mon pouvoir  afin de vous faire oublier  toutes les angoisses dont je suis la cause. J'espère que vous pourrez me lire. L'on nous avertit que nous sommes très près de la côte française. Je réalise enfin que nous ne sommes plus à l'exercice. je vous aime bien, et dîtes à mes frères et soeurs que je les aime bien aussi de tout mon coeur.

Robert Boulanger 1er juin 1944

Lettre de Léopold Hugo (père de Victor Hugo) à sa femme Sophie le 29 décembre 1804. Victor Hugo a deux ans en vacances à Bastia :

" Chère Sophie,

Les enfants vont bien. Victor t'appelle toujours. Si le pauvre petit ne te reconnaît pas, au moins, se rapprochera-t-il aisément de toi car il semble toujours qu'il a perdu quelque chose. Je te joins aussi son baiser le plus ardent.

Léopold

Lettre d'une mère à son fils en prison 1970 :

Cher Max,

Demain, je viendrai te voir dans ta cage. Enfin, il faut se résigner à notre mal. En te voyant là, j'ai au moins la tranquilité de penser que tu ne feras pas de mal. Je viendrai voir ce petit animal dangereux que j'ai eu la tristesse d'engendrer.

Ta maman quand même.

Billet de colis, 1947 :

Cher Gaston,

J'ai tué le doyen de la basse-cour et je t'assure  que c'est un mastard. Tu en jugeras par les cuisses que tu trouveras dans le colis. A bientôt pour causer un peu du pays.

Solange.

Carte postale,  Paris 1946 :

Mémée,

on a mangé aux Milles Colonnes. Tu parles d'une rigolade. Au bout de trois quart d'heure arrive le filet de hareng aux pommes à l'huile. Il y a bien le filet, la pomme, mais l'huile, c'est autre chose.

Ta lili chérie.

Lettre parue dans le Figaro le 16 octobre 1868, Alphonse Daudet :

" C'est là que je vous écris, ma porte grande ouverte, au bon soleil. A l'horizon, les Alpilles découpent leurs crêtes fines.. Pas de bruit.. A peine, au loin, un grelot de mules sur la route. Et maintenant, comment voulez-vous, dans ces lieux entre Eyguières et Fontvieille que je regrette votre Paris bruyant et noir ? Je suis si bien dans mon moulin !  Ce petit coin provençal parfumé et chaud, à milles lieues des journaux et des fiacres."

Beethoven, 6 juillet ? (1812) au matin :

" Mon ange, mon tout, mon autre moi-même - seulement quelques mots aujourd'hui. Ce n'est que demain que mon logement sera fixé avec certitude. Quelle indigne perte de temps pour ce genre de chose. Notre amour peut-il exister autrement que tu ne sois pas toute à moi, moi tout à toi. Nous nous verrons certainement bientôt. Sois sereine et reste mon cher et unique trésor."

Ton bien aimé Ludwig.

7 juillet au matin :

" mes pensées se pressent déjà vers toi, mon Immortelle bien aimée. Vivre, je le veux qu'entièrement avec toi ou pas du tout. Ô Dieu, pourquoi devrait-on s'éloigner de ceux qu'on aime. Ton amour fait de moi le plus heureux et le plus malheureux des hommes. Aime-moi, aujourd'hui - demain - Ô continue de m'aimer, ne te détourne jamais de moi. Eternellement à toi, éternellement à moi, éternellement à nous.

Ton fidèle et bien aimé Ludwig

 

 

 

Publié dans J'ai choisi

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